Communiqué de presse du 22 juillet 2016 : Le gouvernement fédéral semble s’apprêter à revendre bpost et Proximus afin de renflouer son budget 2016.
Le 12 janvier 2016 était publié au Moniteur Belge la loi autorisant la privatisation totale des entreprises publiques bpost et Proximus, et ouvrant la possibilité d’une extension de cette mesure à la SNCB par simple arrêté royal ce qui constitue une délégation de pouvoir dangereuse du législatif à l’exécutif. Soutenus par un large panel de personnalités de toute la gauche politique, syndicale et associative, nous avons déposé le 12 juillet un recours auprès de la Cour constitutionnelle.
Alors que cette procédure judiciaire est en cours, le gouvernement fédéral semble décidé d’utiliser la trêve estivale pour accélérer la procédure de privatisation. En effet, le 15 juillet dernier, sur proposition du ministre Alexander De Croo, le Conseil des ministres a approuvé un projet d’arrêté royal modifiant les statuts de la SA de droit public Proximus « assouplissant certaines contraintes organisationnelles afin de créer les conditions de concurrence équitables avec les entreprises concurrentes » et « définissant le cadre permettant au gouvernement de diminuer sa participation sous le seuil de 50% ». En clair, il s’agit de préparer la mariée en s’attaquant notamment à la politique salariale et statutaire. Et ce 20 juillet, soit à peine 5 jours plus tard, c’était au tour de bpost , à la suite de sa propre AG du 11 mai 2016, de voir ses statuts modifiés avec le même objectif, notamment « la suppression du droit d’intervention unilatéral des autorités publiques dans le fonctionnement de bpost et la surveillance, par ces dernières, du fonctionnement de bpost ».
Au moment où la politique d’austérité à l’encontre de la population, couplée à une baisse spectaculaire des rentrées fiscales, a pour conséquence un nouveau trou dans le budget de 2,4 milliards d’euros, ces préparatifs nous font craindre une vente précipitée des parts majoritaires que l’Etat détient toujours dans bpost et Proximus afin de renflouer ses caisses.
Déjà largement en défaut de leurs missions de service public depuis leur autonomisation, les entreprises publiques privatisées cesseraient définitivement de jouer tout rôle de bien commun et de réducteur d’inégalités sociales pour une part de la population qui dispose de peu de richesses personnelles. Or, nous estimons que tout n’est pas marchandise, que communiquer, se déplacer ou échanger du courrier relève de droits universels.
Nous estimons par ailleurs que cette volonté de revente est le signe d’une politique de court-terme qui appauvrit la puissance publique. L’Etat belge n’a aucun intérêt à procéder aujourd’hui à la revente de bpost et Proximus, ces entreprises étant très rentables et rapportant de plantureux dividendes à leurs actionnaires (bpost a réalisé 296 millions d’euros de profit en 2014 et Proximus 654 millions d’euros), au premier rang desquels il figure.
Enfin, nous sommes convaincus que nous n’avons aucun intérêt à voir l’Etat se désengager des entreprises publiques alors que plusieurs réinvestissements doivent être imaginés afin de répondre aux défis environnementaux et sociaux de demain.
En conséquence, nous appelons à continuer la mobilisation en signant (comme déjà plus de 1600 personnes) notre pétition accessible via le site sauvonslepublic.be
Contact presse : Marie-Françoise Lecomte 0496/50.90.25
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